20 grudzień 2006 r.
Les libéraux ont émergé comme les grands favoris des élections législatives polonaises de dimanche, qui ont pris l’allure d’un référendum contre le pouvoir controversé des deux fre`res jumeaux Kaczynski.
Les derniers sondages, publiés vendredi avant un silence obligatoire de samedi 0H00 (vendredi 22H00 GMT) a` la clôture des urnes dimanche a` 20H00 (18H00 GMT), donnaient une large avance au parti libéral Plateforme civique (PO), dirigé par Donald Tusk.
Les libéraux ont creusé l’écart ces derniers jours et étaient crédités vendredi de 8 a` 10 points d’avance devant le parti conservateur Droit et Justice (PiS) des fre`res Kaczynski, avec des scores allant de 34 a` 44% des intentions de vote.
Plateforme civique, qui est un parti pro-européen, tre`s libéral pour les affaires économiques et conservateur sur les dossiers de société, doit essentiellement son récent succe`s a` la polarisation extre^me de la vie politique en Pologne.
Le président Lech Kaczynski et le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski ont divisé la société polonaise en raison de leur fixation sur la décommunisation, leur mainmise sur les médias publics et leur désintére^t pour les réformes économiques.
„Il y a une division claire entre les partisans des Kaczynski et les autres”, explique Pawel Ciacek de l’institut de sondage SMJ/KRC. „C’est une sorte de référendum: est-qu’on veut les Kaczynski ou bien est-ce qu’on ne les veut pas?”.
„Donald Tusk a retrouvé ses forces parce qu’il est maintenant le leader du camp anti-Kaczynski”, ajoute Eryk Mistewicz, un consultant politique. „Il a suivi la me^me stratégie que Ségole`ne Royal. Comme en France, il y avait „Tout sauf Sarkozy”, ici on a „Tout sauf Kaczynski”.
Mais a` la différence de Ségole`ne Royal, Donald Tusk a largement battu son principal rival, Jaroslaw Kaczynski, dans un duel télévisé la semaine dernie`re. Le débat a été le tournant de la campagne.
Un sondage publié vendredi a me^me prédit que les libéraux pourraient gagner exactement la moitié des 460 sie`ges de la Die`te (chambre basse).
Depuis la fin du communisme, aucun parti polonais n’a réussi a` obtenir une majorité absolue en sie`ges a` la Die`te dans les cinq élections démocratiques, disputées a` la proportionnelle.
En conséquence, les principaux partis ont toujours été contraints de former des coalitions pas toujours heureuses et souvent de courte durée.
La gauche, chassée du pouvoir en septembre 2005 apre`s des affaires de corruption, n’a pas réussi a` remonter la pente avec seulement environ 12% des intentions de vote.
Les sondeurs ne voient qu’un seul autre parti franchir la barre des 5% des voix nécessaire pour entrer au Parlement: le parti paysan PSL, qui pourrait e^tre la force d’appoint des libéraux comme il l’est déja` dans les régions.
Les libéraux trembleront jusqu’a` la dernie`re minute. Ils se souviennent qu’a` l’automne 2005 le PiS avait réussi a` les coiffer sur le poteau lors des législatives et de la présidentielle, qui avait vu Lech Kaczynski battre Donald Tusk au second tour.
Cependant, aucun sondage ne sugge`re que le PiS puisse gagner une majorité absolue. Et, dans la configuration actuelle des sondages, aucun parti susceptible de s’allier avec lui ne devrait disposer de députés au parlement.
Les alliés des Kaczynski jusqu’a` l’été, l’extre^me-droite ultra-catholique de la Ligue des familles polonaise (LPR) et le parti populiste Autodéfense, décrédibilisé par les frasques sexuelles de ses dirigeants, sont crédités de moins de 5% des voix.
L’hypothe`se la plus probable est que seul Lech Kaczynski reste au pouvoir apre`s le scrutin de dimanche. Président, il est élu jusqu’en 2010 mais sans le le gouvernement de son fre`re, son pouvoir sera largement réduit.